I - Le contexte

Un homme arrive avec son Harley a côté d’un chalet laissé à l’abandon. Vestige d’une autre vie. Cet homme au blouson de cuir avec l’emblème d’un gang de motard, descend de sa bécane pour se diriger vers l’arrière du chalet. Un bouquet de fleurs à la main. Une croix de fortune devant lui, il dépose le bouquet contre celle-ci. Il s’assoit à côté de la tombe.

« Salut Sara ! Je sais que cela fait un moment que je ne suis pas revenu te voir. Je suis désolé mais, la survie devient de plus en plus difficile. Les routes commencent à être en mauvais état, sans compter les pillards et surtout les rôdeurs, qui se dépassent de plus en plus en horde.

Est-ce que tu te rappelles l’époque, où tu te levais chaque matin pour aller bosser ? Où que tu devais prévoir d’aller récupérer notre fille chez la nourrice ? Que l’on passait des heures à parler de tout et de rien ? Cette époque où l’on vivait dans un certain confort, où l’on trouvait encore à se plaindre de notre condition ? Que l’on désirait encore et toujours plus ? Franchement, cette époque me parait tellement lointaine lorsque j’y pense. La fin de notre monde est tombée le 4 juillet 2018, pour laisser place à un nouveau monde. Leur monde. Un monde où tu n’es jamais en sécurité. Peu importe qu’il y ait beaucoup de monde autour de toi, peu importe si l’endroit te parait tranquille, peu importe ce qu’on te dit, peu importe ce que tu crois. Tu n’es jamais en sécurité. Mort ou vivant. Je ne sais pas qui est le pire au final. La fin de notre monde n’a fait que révéler la vraie nature des Hommes. Certains te tiendront la main pour t’aider, tandis que d’autres n’auront aucun remord à te laisser crever ! Est-ce que tu te rappelles du premier rôdeur que nous avons croisé ensemble ? Au début, nous n’avons pas voulu croire à ce qu’il se disait aux informations. Nous pensions que ce n’était que des conneries, des fakenews. Pourtant.. C’était la réalité. Depuis la chute de notre gouvernement, de notre ancienne vie. Toi et moi, nous avons survécu seuls. Face à ce monde dont nous connaissons rien. Nous avons dû nous adapter, vivre avec du sang sur nos mains. Nous aurions pu intégrer des groupes de survivants, mais nous avons préféré ne pas nous approcher d’eux. Nous avons préféré survivre ensemble. Nous pensions vieillir ensemble, réunis à une table le dimanche soir, heureux pour la vie. Mais non, ça ne marche plus comme ça. Maintenant, on ne vit pas parce que la vie compte, on vit parce qu’on sait que vivre est notre dernier espoir, on doit être fort même dans la faiblesse.

D’ailleurs, j’ai réussi à retrouver les gars. Il y a un mois, je me suis retrouvé avec une horde à mes trousses à Denver.  Dans cette horde, certains d’entre eux avait muté.. Ils sont devenu plus rapides, plus résistants. Les gars m’ont sauvé de justesse et ils m’ont ramené dans leur campement à Aspen. Si nous n’étions pas partis.. Peut-être que grâce à eux, tu serais encore vivante. Tu me manques Sara. Pourtant, tu es ma force. La vengeance de ta mort me donne la force de continuer. Les types qui ont provoqué ta mort.. Je sais où ils se trouvent. Ce n’est qu’une question de temps.

Je reviendrais te voir plus tard. Je t’aime. »

Des râles venus d’outre-tombe raisonnent à travers la forêt. L’homme surnommé par ses frères : Boozman, se relève pour sortir sa batte de baseball améliorée. Il se dirige vers les rôdeurs qui s’approchent à grande vitesse de lui. Il est prêt à se battre. Et vous ? Est-ce que vous êtes prêts à survivre ?